Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/303

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obligation de ce qu’il s’eſt particulierement addreſſé à vous pour ſe plaindre, & ie me tiens heureux de ce que vous daignez prendre connoiſſance du different qu’il prétend auoir auec moy. Ie ne veux point vous 5 ennuyer en plaidant ma cauſe ; ie vous diray ſeulement en vn mot, qu’il n’eſt fâché que de ce que i’ay vû plus clair qu’il ne deſiroit ; & il ſçait fort bien en ſon ame, que ie n’ay rien appris, qui le touchaſt, que de luy-meſme. Que s’il dit qu’on m’ait dit de luy quelques 10 faux rapports, ce n’eſt que pour auoir plus de pretexte de ſe plaindre, & de s’excuſer ſoy-meſme ; il s’eſt trompé en cela, qu’il a crû me deſobliger grandement, en vne choſe qui m’eſtoit indifferente. I’ay prié le R. P. M (erſenne), qui ſçait parfaitement toute cette 15 affaire, de vous en vouloir inſtruire. Que ſi vous trouuez que i’aye failly, vous m’obligerez extremement de ne me point flater, & ie ne manqueray pas d’obeïr exactement à tout ce que vous ordonnerez. Ie ſuis,

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Monſieur & R. P.
XXIX.
Descartes a Mersenne.

{{c|[Amsterdam, 2 décembre 1630[1]].

Texte de Clerselier, tome II, lettre 64, p. 320-322.
Mon Reuerend Pere,

Vous m’affligeriez infiniment, ſi vous auiez la moin-

  1. Voir le prolégomène de la Lettre XXVII, p. 183.