Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/256

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noſtre procedé. Ie ne puis croire qu’il deſapprouue que vous faſſiez voir ma dernière Lettre Latine[1] à ceux de ſa Compagnie : car, encore que le P. B(ourdin) ne vous ait point prié de m’enuoyer ſa Lettre Françoiſe, toutesfois ne vous ayant point auſſi prié de ne me la 5 pas enuoyer, comme il n’a eu aucune occaſion de le faire, vû qu’il vous l’a enuoyée pour vous faire voir ce qu’il auoit eu intention de m’écrire, & vous en ayant donné vne autre pour moy, ie ne voy pas qu’il puiſſe en aucune façon trouuer mauuais que vous me l’ayez 10 enuoyée, comme pour me témoigner la meſme choſe qu’il auoit voulu vous témoigner par cette lettre, à ſçauoir qu’il auoit pris la peine, il y a long-temps, de me répondre ; et ainſi vous pourrez dire que ç’a eſté pour le gratifier que vous me l’auez enuoyée. Au reſte, 15 tout bien conſideré, ie croy que ie n’ay rien mis de trop en ma réponſe ; car, quelque amitié & douceur qu’ils faſſent paroiſtre, ie ſuis|aſſuré qu’ils m’obſerueront ſoigneuſement, & qu’ils auront d’autant moins d’occaſion de me nuire, qu’ils verront que ie leur répons 20 plus vertement, & que, ſi i’vſe ailleurs de douceur, c’eſt par moderation, & non par crainte ny par foibleſſe. Outre que ce qu’a écrit le P. B(ourdin) ne mérite rien moins que ce que ie luy mande.

I’ay receu l’imprimé de M. des Argues ; mais ie 25 n’en ay pu lire que l’exorde & la concluſion, à cauſe que ie n’en ay pas encore les figures, & ie crains de ne les auoir de long-temps, puis qu’elles viennent par M. Zuylichem qui eſt en voyage.

Ie vous remercie des paſſages de ſaint Thomas pour

  1. Lettre CCXI, p. 221. Pour la Lettre Françoise, voir p. 223, note.