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CCCLXVII. — 9 Février 1645.

bonne opinion de mes raisonnements, pour me persuader que vous avez jugé qu’ils valaient la peine d’être rendus intelligibles à plusieurs, à quoi la nouvelle forme que vous leur avez donnée peut beaucoup servir ; mais de ce qu’en les expliquant, vous avez eu soin de les faire paraître avec toute leur force, et d’interpréter à mon avantage plusieurs choses qui auraient pu être perverties ou dissimulées par d’autres. C’est en quoi je reconnais particulièrement votre franchise, et vois que vous m’avez voulu favoriser. Je n’ai trouvé pas un mot, dans l’écrit qu’il vous a plu de me communiquer, auquel je ne souscrive entièrement ; et bien qu’il y ait plusieurs pensées, qui ne sont point dans mes Méditations, ou du moins qui n’y sont pas déduites de la même façon, toutefois il n’y en a aucune, que je ne voulusse avouer pour mienne. Aussi n’a-ce pas été de ceux qui ont examiné mes écrits comme vous, que j’ai parlé dans le Discours de la Méthode, quand j’ai dit que je ne reconnaissais pas les pensées qu’ils m’attribuaient, mais seulement de ceux qui les auraient voulu recueillir de mes discours, étant en conversation familière[1].

Quand, à l’occasion du St Sacrement, je parle de la superficie qui est moyenne entre deux corps, à savoir entre le apin (ou bien le corps de Jésus Christ après la consécration) et l’air qui l’environne[2], par ce mot de superficie, je n’entends point quelque substance, ou nature réelle, qui puisse être détruite par

  1. Discours de la Méthode, p. 69-70.
  2. Responsiones quartae, p. 288, et sqq. (MEDITATIONES, édit. 1642)