Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/206

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ip2 Correspondance. i, 152-153.

le reuiens à la première queftion, qui efl<de la> caufe du fom meil. Laquelle iecroy confifter en ce que, tout de mefme que nous voyons, quelquesfois, que les voiles des nauires fe rident, à caufe que le vent n'a pas aflez de force pour les remplir, ainfi les efprits ani- 5 maux, qui viennent du cœur, ne font pas toufiours affez abondans pour remplir la moële du cerueau, & tenir tous fes pores ouuerts; ce qui fait alors le fommeil. Car les pores du cerueau eftant fermez, on n'a plus l'vfage des fens, fi ce n'eft que quelque violente agita- >o tion excite les efprits à les ouurir. Or l'opium, le pauot, & les autres drogues qui caufent le fommeil, font que le cœur enuoye moins d'efprits vers le cer- ueau. Et l'on peut facilement, en fuitte de cecy, rendre raifon de toutes les autres caufes qu'on trouue, 1 * par expérience, exciter ou empefcher le fommeil. Mais i'ay peur que la longueur de cette lettre ne l'excite : c'eft pourquoy ie n'y adiouteray autre chofe, ûnon que ie ne feray iamais endormy, lors que ie croiray pou- uoir faire ou écrire quelque chofe qui- foit agréable 20 àvoftre Excellence, de laquelle iefuis, &c.

CCCLXX1II.

Descartes a Ci.erselier.

[Egmond], 10 avril if>4:>.

[A. Baillkt], La Vie de Monsieur Des- Cartes, tome II, p. 120 (A), et p. 171-173 (B).

« De toutes les objections qui fe firent contre les Méditations de Monfieur De/cartes, il ne s'en trouva point à qui le Public fil plus

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