Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/222

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208 Correspondance.

caufe, ni ordonné de remèdes ji falutaires que vous aue^ fait de loin. Quand ils auroient eflé ajje^ fauants pour fe douter de la part que mon efprit auoit au de/ordre du corps, ie n'aurois point eu la franchife de le leur auouer. Mais a vous, Monjieur, ie le fais fans fcrupvle, 5 m'affeurant qu'vn récit Ji naïf de mes défauts ne m'ofiera point la part que i'ay en vojlre amitié, mais me la con- firmera d'autant plus, puifque vous y verre^ qu'elle m'efl necejfaire.

Sache^ donc que i'ay le corps imbu d'vne grande 10 partie des foiblejfes de monfexe,quilfe reffent très-faci- lement des affliélions de l'ame, & n'a point la force de fe remettre auec elle, ejlant d'vn tempérament fuiet aux objlruélions & demeurant en vn air qui y contribue fort ; aux perfonnes qui ne peuuent point faire beaucoup d'exer- i5 cice, il ne faut point vne longue opprefjion de cœur par la trijleffe, pour opiler la rate & infecler le refle du corps par fes vapeurs. le m'imagine que la fieure lente & la toux feiche, qui ne me quitte pas encore, quoy que la chaleur de la faifon & les promenades que ie fais rap- 20 pe lient vn peu mes forces, vient de la. C'ejl ce qui me fait confentir a l'auis des médecins, de boire d'icy en vn mois les eaux de Spa [qu'on fait venir iufqu'icy, fans qu elles fe gaflent), ayant trouué, par expérience, qu'elles chajfent les objlruélions. Mais ie ne les prendray point, 2 5 auant que i'en fâche vojlre opinion a , puifque vous aue^ la bonté de me vouloir guérir le corps auec l'ame.

1 1 qu'il] qui comme dans le fort] aucune ponctuation. - \6 MS. — 1 3 elle] elles. — 14 après après exercice) point et virgule.

a. Voir p. 2o5, 1. 24 à p. 206, Lu.

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