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274 Correspondance. i, h-'S.

vita eji conueniens natures fuœ, c'eft a dire que la béati- tude confifte a fuiure ainfy l'ordre du monde , & prendre en bonne part toutes les chofes qui nous arriuent. Ce qui n'explique prefque rien, & on.n'en voit pas aflez la connexion auec ce qu'il adioufte incontinent après, 5 que cete béatitude ne peut arriuer, nijifana mens eji &c, fi ce n'eft qu'il entende auffy que fecundùm naturam viuere, c'eft viure fuiuant la | vraye raifon.

Au quatre & cinquiefme chapitre, il donne quelques autres définitions du fouuerain bien, qui ont toutes 10 quelque raport auec le fens de la première, mais au- cune defquelles ne l'explique fuffifamment; & elles font paroiftre, par leur diuerfité, que Seneque n'a pas clairement entendu ce qu'il vouloit dire; car, d'au- tant qu'on conçoit mieux vne chofe, d'autant eft on a '5 plus déterminé a ne l'exprimer qu'en vne feule façon. Celle ou il me femble auoir le mieux rencontré, eft au < e chap., ou il dit que heatus eji qui nec cupit nec timet beneficio rationis, & que beata vita eji in reéio certoque iudicio Jiabilita. Mais pendant qu'il n'enfeigne point *° les raifons pour lefquelles nous ne deuons rien craindre ni defirer, tout cela nous ayde fort peu.

Il commence, en ces mefmes chapitres, a difputer contre ceux qui metent la béatitude en la volupté, & il continue dans les fuiuans. C'eft pourquoy, auant »5 que de les examiner, ie diray icy mon fentiment tou- chant cette queftion.

4 n'en] ne. — 9 quatrième. qu'on conçoit. — 1 5 - 16 plus — 1 1-1 2 aucune defquelles] dont eft on. aucune. — 14-1 5 d'autant mieux

a. MS. : est en.

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