Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/308

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294 Correspondance. i. js.

tions que facent les hommes ; car pour ceux qui s'ex- pofent a la mort par vanité, pour ce qu'ils efperent en eflre louez, ou par flupidité, pour ce qu'ils n'appré- hendent pas le danger, ie croy qu'ils font plus a plaindre qu'a prifer. Mais, lorfque quelqu'vn s'y ex- 5 pofe, pour ce qu'il croit que c'eft de fon deuoir, ou bien lorfqu'il fouffre quelque autre mal, affin qu'il en reuiene du bien aux autres, encore qu'il ne confidere peut-eftre pas auec reflexion qu'il fait cela pour ce qu'il doit plus au public, dont il eft partie, qu'a foy 10 mefme en fon particulier, il Te fait toutefois en vertu de cete considération, qui eft confufement en fa pen- fée. Et on eft naturellement porté a l'auoir, lorfqu'on connoift & qu'on ayme Dieu comme il faut : car alors, s'abandonnant du tout a fa volonté, on fe def- i5 pouille de fes propres interefts, & on n'a point d'autre paffion que de faire ce qu'on croit luy eftre agréable; en fuite de quoy on a des fatisfadions d'efprit & des contentemens, qui valent incomparablement dauan- tage que toutes les petites ioyes paflageres qui de- 20 pendent des fens.

Outre ces veritez, qui regardent en gênerai toutes nos adions, il en faut aufly fçauoir plufieurs autres, qui fe raportent plus particulièrement a chafcune d'elles. Dont les principales me femblent eftre celles ai que i'ay remarquées en ma dernière letre a : a fçauoir que toutes nos paiTions nous reprefentent les biens, a

6 de omis. — pas auec fieurs] beaucoup. — d'autres, réflexion] plus expreirémcnt. — 25 d'elles omis. — Dont 1 &. — 10 vne partie. — 23 plu-

u. Voir ci-avant, p. 285,1. 23.

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