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296 Correspondance. i, *6.

vne longue & fréquente méditation, nous l'ayons tel- lement imprimée en noftre efprit, qu'elle foit tournée en habitude. Et en ce fens on a raifon, dans l'Efchole, de dire que les vertus font des habitudes; car,eneffeâ;, on ne manque gueres, faute d'auoir, en théorie, la 5 connoiffance de ce qu'on doit faire, mais feulement faute de l'auoir en pratique, c'eft a dire faute d'auoir vne ferme habitude de la croyre. Et pour ce que, pen- dant que i'examine icy ces veritez,i'en augmente aufly en moy l'habitude, i'ay particulièrement obligation a 10 Voftre Altefle, de ce qu'elle permet que ie l'en entre- tiene, & il n'y a rien en quoy i'eftime mon loyfir mieux employé, qu'en ce ou ie puis tefmoigner que ie fuis,

Madame,

de Voftre Altefle ,5

le très humble & très obeiflant feruiteur

��DE CARTES.

��Lorfque ie fermois cete letre, i'ay receu celle de V. A. du i} a ; mais i'y trouue tant de chofes a conli- 20 derer, que ie n'ofe entreprendre d'y refpondre fur le champ, & ie m'aflure que V. A. aymera mieux que ie prene vn peu de tems pour y penfer.

D'Egmont, 15 Sept. 1645.

8 la] le. — i3 après ie fuis] etc. La lettre finit ici. a. Lettre CDU, p. 287 ci-avant.

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