Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/459

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

i, 535-s:<6. CDXL. — Juin ou Juillet 1646. 44c

Car il fe peut faire qu'il n'y ait point au monde aucun principe auquel feul toutes les chofes fe puiflent ré- duire ; & la façon dont on réduit les autres propofi- tions à celle-cy : impojfjibile ejî idem Jîmul ejje & non

5 ejfe, eft fuperfluë & de nul vfage ; au lieu que ç'eft

auec très grande vtilité qu'on commence à s'affurer de

l'exijîence de Dieu, & en fuite de celle de toutes les

créatures, par la conjideration de fa propre exijience.

Le Père Merfenne m'auoit mandé que Monfieur le

<o Conte a pris la peine de faire quelques obiedions con- tre ma Philofophie a ; mais ie ne les ay point encore veuës. le vous prie de l'affurer b que ie les attens, & que ie tiens à faueur qu'il ait pris la peine de les écrire. L'Achille de Zenon ne fera pas difficile à foudre, fi

«5 on prend garde que, fi à la dixième partie de quelque quantité on adioute la dixième de cette dixième, qui eft vne centième, & encore la dixième de cette der- nière, qui n'eft qu'vne milliefme de la première, & ainfi à l'infiny, toutes ces dixièmes iointes enfemble,

20 quoy qu'elles foient fupofées réellement infinies, ne compofent toutesfois qu'vne quantité finie, fçauoir vne neufiéme de la première quantité, ce qui peut facilement eftre demonftré. Car, par exemple, fi de la

��G

-t-H-

��A CBF D B

ligne AB on ofte la dixième partie- du cofté qui eft vers 25 A, à fçauoir AC, & qu'au mefme temps | on en ofte

a. Voir ci-avant p. 395, 1. 21.

b. M. Le Conte, et non le P. Mersenne qui était absent de Paris depuis le mois d'avril (ci-avant p. 412, 1. av.-d.), et qui ne rentrera qu'au mois d'août (voir ci-après lettre CDXLVI, du 7 septembre).

�� �