Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/462

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448 Correspondance.

Comme elle arriva à Berlin le ij septembre {lettre CDXL1X ci- après), elle dut partir, au plus tard, sur la fin d'août, et la présente lettre pourrait être du commencement d'août. Mais Descartes n'au- rait pas remis un voyage en France (que d'ailleurs il ne fit pas) jusqu'au mois d'août, et nous savons qu'en 1644 il était parti en juin (ci-avant p. 10S et p. i2j); en 1647, il partira au mois de juin, et en 1648, au mois de mai. Enfin, Elisabeth fait allusion à un malheur (p. 44g, l- 4-5) qui détermina son brusque départ, ou plutôt son exil, et la date de ce malheur (voir éclaircissement) est du 20 juin 1646. La présente lettre a donc été écrite au commencement de juillet.

Monjieur De/cartes,

Puifque vojîre voyage ejl arrejlé pour le 3""/i3 de ce mois, il faut que ie vqps reprefente la promeffe que vous rriaue\ faite de quitter voflre agréable folitude, pour me donner le bonheur de vous voir, auant que mon parte- 5 ment dicy m'en fajfe perdre ï efperance pour 6 ou y mois, qui ejl le terme le plus efloigné que le congé de la Reine ma mère, de M. mon frère*, & le fenliment des amis de nojlre maifon ont prefcrit a mon abfence*. Mais il me feroit encore trop long, fi ie ne majfeurois que vous y 10 continuerez la charité de me faire profiter de vos Mé- ditations par vos lettres, puifque, fans leur affijlance, les froideurs du nord & le calibre des gens auec qui ie pourrois conuerfer, efleindroit ce petit rayon defens com- mun que ie tiens de la nature, & dont ie reconnois Ivfage i5 par voflre méthode. On me promet en Allemagne ajje^ de loifir & de tranquillité pour la pouuoir efludier, &

10 affeurois] aperceuois (F. de C).

a. Charles-Louis, le chef de la Maison Palatine, depuis la mort de son père, Frédéric, roi de Bohême, le 18 nov. i6?2, son frère aîné s'étant noyé par accident, le 17 janvier 1629.

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