Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/524

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)io Correspondance.

s'il les tiroit de fa tefte, & ainfy qu'il ne fe pare que de mes plumes. Car ie n'y ay trouué aucune chofe qui fuft de luy, qui ne m'ait femblé impertinente. Cela me doit rendre dorenauant plus retenu a efcrire,affin de ne point inftruire mes ennemis a mon preiudice. 5

lai vu encore ces iours vn liure qui me donne oc- cafion d'eftre dorenauant beaucoup moins libre a communiquer mes penfées, que ie n'ay efté iufques icy; c'efl; vn liure du Profeffeur d'Vtrecht, Regius, intitulé Fundamenta Phyfices, ou, répétant la plus part '° des chofes que i'ay mifes en mes Principes de Fhilo- fophie, en ma Dioptrique & en mes Météores, il y entaffe tout ce qu'il a iamais pu auoir de moy en particulier, & mefme tout ce qu'il en a pu auoir par voyes indirectes, & que ie n'auois point voulu luy ' 5 eftre communiqué. Au refte, il débite tout cela d'vne façon fi confufe, & y adioufte fi peu de raifons, que fon liure ne peut feruir qu'a faire iuger ces opinions ridicules. & a donner prife contre moyen deux façons. Car ceux qui fçauent qu'il a fait cy deuant grande 20 profefîion d'amitié auec moy & fuiuy aueuglement toutes mes opinions, me voudront rendre coupable de toutes fes fautes. Et touchant les chofes que ie n'ay point encore publiées, fi ie m'auife iamais de les publier, voyant qu'elles auront quelque reffemblance 25 auec ce qu'il eferit, on dira que ie les ay empruntées de luy. Mais, ce qui eft le pis, au lieu qu'en ce qui touche la Phyfique, il a fuiui exactement tout ce qu'il a creu eftre R félon mon opinion (en quoy toutefois il

a. .'.pics ejhe. Descartes avait d'ahord cvrii «Yc-. qu'il a banc pour écrire ensuite /don.

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