Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/639

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i,7o-7r. CDLXXII. — Mars 1647. 625

parfaite fanté ; mais ie vous fupplie de me pardonner, fi i'ofe contredire à voftre opinion, touchant ce qui eft de ne point vfer de remèdes, pour ce que le mal que vous auiez aux mains eft pafTé a ; car il eft à craindre, 5 auffi bien pour voftre AltefTe que pour Madame voftre fœur b , que les humeurs qui fe purgeoient en cette façon ayent efté arreftées par le froid de la faifon, & qu'au printemps elles ne ramènent le mefme mal, ou vous mettent en danger de quelqu'autre maladie, fi

10 vous n'y remédiez par vne bonne diète, n'vfant que de viandes & de breuuages qui rafraichiflent le fang, & qui purgent fans aucun effort. Car, pour les dro- gues, foit des Apoticaires, foit des Empyriques, ie les ay en fi mau uaife eftime, que ie n'oferois iamais con-

i5 feiller à perfonne de s'en feruir.

le ne fçay ce que ie puis auoir écrit à voftre Altelfe, touchant le liure de Regius, qui vous donne occafion de vouloir fçauoir ce que i'y ay obferué; peut-eftre que ie n'en ay pas dit mon opinion, afin de ne pas

20 preuenir voftre iugement, en cas que vous eufiîez déia le liure; mais, puis que i'aprens que vous ne l'auez point encore, ie vous diray icy ingenuëment, que ic n'eftime pas qu'il mérite que voftre Alteffe fe donne la peine de le lire. Il ne contient rien, touchant la

25 Phyfique, finon mes affertions mifes en mauuais ordre & fans leurs vrayes preuues, en forte qu'elles paroiflfent paradoxes, & que ce qui eft mis au com- mencement ne peut eftre prouué que par ce qui eft vers la fin. Il n'y a inféré prefque rien du tout qui foit

a. Page 579, 1. 18, et p. 618, 1. 10.

b. Henriette-Marie. Voir ci-avant, p. 618, I. 16.

Correspondance. IV. 79

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