Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/647

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CDLXXIV. — 19 Avril 1647. 6 J)

Philosophia sekctarum XV, de Angelis), et qui sont manifestement car- tésiens :

« /. Omnium prcejudiciorum eversio est necessaria ad veritatem inda- » gandam. »

« //. Sine cognitione Anima et Dei, nul/a datur certa Veritatis co- y> gnitio. »

« ///. Illud omne est verum, quod clare et distincte percipimus. »

« IV. Causa errorum est voluntas, quœ, cum latins pateat qnam intel- » lectus, sœpe se extendit ad ea, quœ inlellectus non clare percipit. »

« V. Neque concursus divinus, neque voluntatis nécessitas, libertatem » evertit; imo magis auget et corroborât. »

Heereboord usa cependant de bons procédés à l'égard de son collègue, et s'efforça de l'initier peu à peu à toutes ces nouveautés. Rien n'y fit. Stuart, dans sa prima disputatio, le 7 juillet 1645, choisit comme sujet, de Voluntate Humana, où il opposait jusqu'à vingt-deux arguments à cette opinion de Heereboord : de voluntatis humance ab intellectus prac- tici ultimo judicio determinatione.

Heereboord y répondit aussitôt le i5 juillet 1645, Disp. Select, ig part. post. : Contra possibilem mundi ceternitatem, par un corol- laire où il soutient que son opinion s'appuie et sur la droite raison et sur l'autorité d'Aristote. Mais Stuart ne désarma point, au contraire. Enfin Heereboord, dont on avait, dit-il lui-même, respecté la liberté pendant cinq ans et demi (9 février 1641 — 18 sept. 1646), fut attaqué ouvertement.

Le 18 sept. 1646 [14 Kal. Oct. 1646), lors de la soutenance publique d'un jeune homme, Paulus Bimam, pro gradu Magisterii, grade que lui conféra Jacobus Golius, le Rev. Triglandius, à la fin de la séance, et lorsque le Sénat académique allait se retirer, fit une objection, ce qui appartenait plutôt au recteur, Ewaldus Screvelius. Triglandius donc s'empara de la seconde des thèses pneumatiques et métaphysiques soute- nues par le candidat : Dubitatio indubitatœ Philosophia initium est, thèse dangereuse, dit-il, thèse toute nouvelle et contraire à Aristote. On devrait s'abstenir de thèses pareilles. Ce fut également l'avis du Sénat acadé- mique, que Triglandius mit en demeure de se prononcer, et qui émit un vote à la hâte. Cette thèse menait au scepticisme, surtout si on la trans- portait de la philosophie dans la théologie.

Mais le blâme retombait à la fois sur Golius, qui avait toléré une pareille thèse dans une soutenance présidée par lui, et sur Heereboord, qui, le i5 juillet 1643, avait aussi présidé une dispute où on lui présenta le corollaire suivant : Ipse dubitandi actus firmissimum indubitantis est Philosophia? principium. C'est pourquoi, huit jours après, dans une autre séance du même genre, Golius prit la parole, et protesta que cette thèse ne menait nullement au scepticisme et à l'athéisme, que, d'ailleurs, elle Correspondance. IV. 80

�� �