Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/661

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Additions. 647

��de votre Ville, m'a offensé au plus haut point ; comme aussi de ce qu'il a plu à Vos Seigneuries de m'en aviser, afin que je pusse encore faire devant Elles telle déposition que je croirais utile à mon intention, en cas que j'aurais négligé quelque preuve suffisante de ce que j'ai écrit de lui. Et à cette occasion je devrais me rendre à Utrecht pour y aider Vos Seigneuries et me mettre à leur disposition selon mon pouvoir, en tant que je pourrais juger que ma présence serait nécessaire dans ce but, et que mon intention serait de le traduire en justice devant Vos Seigneuries. Mais, de même que c'est publiquement que j'ai été offensé par lui, c'est publiquement, comme il le convenait, que j'ai plaidé ma cause. Et ayant entrepris de satisfaire le lecteur équitable et de trouver crédit auprès de lui, j'ai eu soin de rédiger de telle façon mon dernier imprimé, dont la suscription est : Epistola Renati des Cartes ad celeberrimum virum etc., que, partout à côté de ce que j'ai écrit de cet homme, on trouve les preuves requises pour le véri- fier, en tant qu'on peut raisonnablement les exiger de moi. D'après ce dessein, j'ai laissé de côté diverses de ses actions particulières qui me sont connues, pour n'être pas tenu d'en fournir des témoignages, et j'ai seule- ment touché quelques-unes de ses actions qui ont eu lieu publiquement ou du moins en présence de personnes qui ont charges publiques de Vos Seigneuries, et de qui Elles peuvent savoir la vérité, s'il y a quelque doute à ce sujet. De plus, je me suis particulièrement occupé d'examiner ses écrits, de sorte que l'on a plutôt à voir les endroits que j'ai signalés et mentionnés, pour connaître avec quel droit j'ai pu le censurer. Et bien qu'il n'ait pas eu à répondre des calomnies du livre scandaleux naguère imprimé en votre Ville sous le titre Admiranda Methodus novae Philoso- phie Renati des Cartes ou Philosophia Cartesiana, et qu'il cherche à s'en excuser, ainsi qu'on me l'a mandé, Vos Seigneuries trouveront, en tout cas, différentes autres choses par lesquelles j'ai clairement montré, seule- ment d'après les écrits qui portent son nom et qu'il ne peut pas démentir, ce qu'on doit penser sur ce qu'il a plu à Vos Seigneuries d'examiner, à savoir s'il est digne de ses emplois. En sorte que les hommes impartiaux et compétents qui ont jugé qu'une personne d'humeur et de condition telles que je les ai décrites, serait non seulement inutile, mais même nui- sible au plus haut point dans des charges publiques, soit de l'Académie, soit de l'Eglise, l'ont condamné et semblent avoir prononcé la sentence contre lui. Car je n'ai quasi partout fait que produire mes raisons, lais- sant au lecteur sa liberté pour en tirer les conclusions qui s'en peuvent déduire. En sorte que cet homme ne peut se laver de ce que les personnes impartiales ont conclu contre lui, si ce n'est qu'il réfute mes raisons par d'autres tellement solides que je ne puisse prouver qu'elles sont sans force, et que les lecteurs impartiaux puissent conclure contre moi. Mais néan- moins, puisque tout le monde juge qu'il est le principal auteur des ca- lomnies qui se trouvent contre moi dans le livre diffamatoire ci-dessus mentionné, je prie Vos Seigneuries de bien vouloir rechercher à cet égard la vérité, que l'on peut savoi ■• pleinement par l'imprimeur et autres, et de

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