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682 Correspondance.

dièse considère [système de la gamme moderne) comme le fa naturel haussé de façon à passer de l'accord parlait mineur re fa la à l'accord parfait majeur refai la. La différence des deux notes n'est à la vérité que d'un comma; mais, pour suivre Descartes, nous sommes obligés de les distinguer, ce que nous avons fait en représentant par des majuscules la plus élevée des deux notes.

La même distinction a été faite pour toutes les notes du schème ci-dessus qui portent le même nom; on voit qu'elle s'applique aux deux notes na- turelles, doublées par Descartes. Ajoutons ici que la note que nous mar- quons re a la valeur de la seconde des solfèges avant Rameau (ton mi- neur), tandis que sa valeur actuelle (ton majeur) correspond à notre RE.

Les indications données dans le contexte de la lettre sur les accords entre les notes désignées par Descartes vont nous permettre de leur donner leurs noms modernes et dès lors de déterminer leurs valeurs numériques dans la gamme des physiciens. Il suffit à cet égard de considérer comme bien établie la correspondance pour les notes naturelles non ambiguës.

C E F A : ut mi fa la si

i 5/ 4 4/3 5/3 1 5/8

Voici, en effet, les accords indiqués par Descartes :

��A

�c E

�= la

�ur

�mi

� �f A

�= re

�fa :

�la

�c'

�F

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�fa

�la>

�il

�f

�= SI

�RE S

�FA»

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�F A

�re

�fa

�la

� �E g

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�mi

�SOL 5

�G'

�; D'

�: SOL

�SI

�RK

�F

�B* C

�fa

�la'

�ut

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�SOL ;

�SI

�RK ;

�b

�F

�= si>

�re

�la

� �d' G'

�ut

�mï?

�SOL

�G'

�b*

�= SOL

�SI'

�RE

��On retrouve ainsi (sauf pour sol si? re) tous les accords du schème ci-dessus qui déterminent les notes ambiguës, et il est aisé de voir que si l'on cherchait d'autres identifications (par exemple L"T ; pour c' au lieu de re f ), on serait obligé de s'éloigner beaucoup plus de la gamme des sons naturels.

Il n'y B de difficulté que par ce fait que, dans le texte de Clerselier re- laiif aux accords, G est partout donné au lieu de G', qui n'apparaît que lorsque, plus loin, Descartes dit que, quand on passe du ton d'»/ au ton de fa, il faut substituer G et G' à D et D'. Mais cela même prouve suffi- samment que notre correction s'impose, et explique en même temps pour- quoi, dans le tableau ci-dessus de la correspondance des accords, nous n'avons pas trouvé le son G {sol), précisément parce qu'il appartient au ton de fa (de même que le si bémol).

L'examen des intervalles indiqués par Descartes pour le premier ton de son octave va maintenant confirmer nos identifications. Descartes donne

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