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��ibi-ib3. Secondes Réponses. 119

de Texiftence ou de la nature diuine, il n'y a rien qui enferme contradiaion ; doncqucs, &c. Et ainfi ce mot il implique eH pris | en deux diuers fens.

Car il le peut faire qu'on ne conceura rien dans la choie melme qui empefche qu'elle ne puiffe exiller, & que cependant on con- ceura quelque choie de la part de fa caufe, qui empefche qu'elle ne foit produite.

Or, encore que nous ne conceuions Dieu que très imparfaitement, cela n'empefche pas qu'il ne foit certain que fa nature eft polhble, ou qu'elle n'implique point'; ny auili que nous ne puiffions alfurer auec vérité que nous l'auons alïez foigneufement examinée, & affez clairement connue (à fçauoir autant qu'il fuffit pour connoilbc qu'elle eil poffible, & auiïï que | l'exiftence neccflaire luy apartient;. Car toute impoffibilité, ou, s'il m'ell permis de me feruir icy du mot de l'école, toute implicance confiftc feulement en noilre concept ou penfée, qui ne peut conjoindre les idées qui le contrarient les vues les autres; & elle ne peut confilter en aucune choie qui foit hors de l'entendement, parce que, de cela mefme qu'vne chofe elt hors de l'entendement, il eft maniferte qu'elle n'implique point, maii. qu'elle ert pofTible.

Or l'impollibilité que nous trouuons en nos penfées, ne vient quc_ de ce qu'elles font obfcures & confufes, & il n'y en peut auoir aucune dans celles qui font claires & dillincles; & partant, afin que nous puiffions affurer que nous connoilfons affez la nature de Dieu pour fçauoir qu'il n'y a point de répugnance qu'elle exifte, il fuffit que nous entendions clairement & diflindement toutes les choies que nous aperceuons eftre en elle, quoy que ces choies ne foient qu'en petit nombre, au regard de celles que nous n'aperceuons pas, bien qu'elles foient aufli en elle; & qu'auec cela nous remarquions que l'exiftence neceffaire ell l'vne des choies que nous aperceuons ainfi eflre en Dieu.

\Eh fepliéme lieu, i'ay défia donné la rail'on, dans l'abrci^é de mes Méditations, pourquoy ie n'ay rien dit icy touchant l'immor- talité de l'ame; i'ay auffii fait voir cy-deuant comme quoy i'ay fuf- fifamment prouué la diltindion qui eit entre l'efprit & toute forte de corps.

I Quant à ce que vous adjoufiez, qut de la dijlindioii de l'aine 198 d'auec le corps il ne s'enfuit pas qu'elle foit iinmorlelle, parce que nonobjlant cela on peut dire que Dieu l'a faite d'inie telle nature,

a. A la ligne (i" édit.).

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