Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Avertissement. xix

autres, qui sont bien personnelles à celui-ci? Il y aurait peut- être ainsi deux sortes d'additions, et il est bien difficile de dis- tinguer entre elles. Nous ne sommes pas sûrs davantage que toutes les modifications que Ton constate, en comparant nombre de phrases françaises aux phrases latines correspondantes, ont été introduites par Descartes; pourquoi quelques-unes au moins ne seraient-elles pas le fait de Picot ? Et encore une fois com- ment distinguer les unes des autres ? Dans cette incertitude générale, nous avons pris le parti suivant : imprimer en ita- liques tout ce qui, pour une cause ou pour une autre, s'écarte du texte latin, soit pour le modifier, soit pour y ajouter (en outre, plusieurs points çà et là indiquent, car il y en a aussi, les omissions et suppressions). Les caractères italiques serviront donc seulement à mettre en garde le lecteur, à l'avertir de faire attention : telle phrase, telle expression même parfois, n'est plus conforme au texte latin. Qu'est-ce donc ? Peut- être une simple modification, rien de plus; peut-être toute une addition. Au lecteur à vérifier la chose, et à se faire ensuite lui-même une opinion, sur la provenance comme sur l'importance du texte nouveau. Notre devoir d'éditeur ne pouvait aller au delà d'un simple avertissement à son adresse.

La conclusion qui s'impose, à la suite de toutes ces ré- flexions, est qu'on ne devra jamais lire les Principes en fran- çais, sans avoir en même temps l'original latin sous les yeux. On peut, à la rigueur, pour le Discours de la Méthode et les Essais, s'en tenir, indifféremment, soit à l'original français, soit à la traduction latine, bien qu'il soit toujours préférable de collationner les deux textes. On peut aussi, avec moins d'assu- rance cependant, pour les Méditations, lire ou bien l'original latin ou bien la traduction française, quoiqu'ici le latin doive conserver, à tous égards, la priorité. Mais, pour les Principes de la Philosophie, on ne saurait se contenter du latin seul : il y manque trop de choses, qui ont été ajoutées ou modifiées dans la traduction; ni du français seulement : s'il est souvent supé-

�� �