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LETTRE DE L’AVTHEVR

A CELVY QVI A TRADVIT LE LIVRE[1],

laquelle peut icy ſervir de Preface[2].


Monſieur,

La verſion que vous auez pris la peine de faire de mes Principes eſt ſi nette & ſi accomplie, qu’elle me fait eſperer qu’ils ſeront leus par plus de perſonnes en François qu’en Latin, & qu’ils ſeront mieux entendus. I’apprehende ſeulement que le titre n’en rebute pluſieurs qui n’ont point eſté nourris aux lettres, ou bien qui ont mauuaiſe opinion de la Philoſophie, à cauſe que celle qu’on leur a enſeignée ne les a pas contentez ; & cela me fait croire qu’il ſeroit bon d’y adjouſter vne Preface, qui leur declaraſt quel eſt le ſujet du Liure, quel deſſein j’ay eu en l’écriuant, & quelle vtilité on en peut tirer. Mais encore que ce ſeroit à moy de faire cette Preface, à cauſe que je doy ſçauoir ces choſes-là mieux qu’aucun autre, je ne puis rien obtenir de moy-meſme, ſinon que je mettray | ici en

  1. L’Abbé Claude Picot, Prieur du Rouvre. — Voir Correspondance, t. IV, p. 147, 175, 181, 222 ; t. V, p. 66. Cf. ibidem, t. V, p. 78-79.
  2. Dans l’édition princeps de 1647, cette Lettre n’est imprimée qu’après l’Epître à la princesse Elizabeth, traduite du latin, et placée en tête. Ni l’Epître ni la Lettre ne sont paginées. — Voir aussi, pour cette Lettre, t. V, p. 111-112.