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20 Œuvres de Descartes.

qu'ils ne m'attribuent jamais aucune opinion, s'ils ne la trouuent exprelTement en mes écrits, & qu'ils n'en reçoiuent aucune pour vraye, ny dans mes écrits ny ailleurs, s'ils ne la voyent tres-clairement eflre dé- duite des vrais Principes. 5

(33) I le fçay bien auffi qu'il pourra le pafTer plufleurs fiecles auant qu'on ait ainfi déduit de ces Principes toutes les veritez qu'on en peut déduire, pourceque la plufpart de celles qui reflent à trouuer, dépendent de quelques expériences particulières, qui ne fe rencon- lo treront jamais par hazard, mais doiuent eftre cherchées auec foin & depenfe par des hommes fort intelligens ;

& pource qu'il arriuera difficilement que les mefmes qui auront l'adreiïe de s'en bien feruir ayent le pou- uoir de les faire; & auffi pource que la plufpart des i5 meilleurs efprits ont conceu vne fi mauuaife opinion de toute la Philofophie, à caufe des defaux qu'ils ont remarquez en celle qui a efté jufques à prefent en vfage, qu'ils ne pourront pas s'appliquer à en chercher vne meilleure. Mais fi enfin la différence qu'ils verront 20 entre ces Principes & tous ceux des autres, & la grande fuite de veritez qu'on en peut déduire, leur fait connoiftre combien il eft important de continuer en la recherche de ces veritez, & jufques à quel degré de Sagefle, à quelle perfedion de vie, à quelle félicité elles 25 peuuent conduire, j'ofe croire qu'il n'y en aura aucun qui ne tafche de s'employer à vn eflude fi profitable,

(34) ou du moins qui ne fauorife & vueille ayder | de tout fon pouuoir ceux qui s'y employeront auec fruid.

le fouhaite que nos neueux en voient le fuccez, &c. 3o

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