Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/360

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02 OEUVRES DE Descartes.

d'apprendre en examinant ces cho/es par ordre, auec ce que nous en penfions auant que de les auoir ainjt examinées, nous nous accoutumerons à former des conceptions claires & diftinftes fur tout ce que nous fommes capables de connoillre. C'eft en ce peu de préceptes que je penfe auoir compris tous les principes plus généraux & plus importons de la connoiffance humaine.

•j6. Que nous deuons préférer l'authorité diuine à nos raifonnemens, & ne rien croire de ce qui n'eji pas reuelé que nous ne le connoiffions fort clairement.

Surtout, nous tiendrons pour règle infaillible, que ce que Dieu a reuelé efl incomparablement plus certain que le reft e ; afin que, fi quelque ejlincele de raifon fembloit nous fuggerer quelque chofe au contraire, nous foyons touf-jours prerts àfotïmeltre noftre jugement à ce qui rient de fa part. Mais, pour ce qui eft des veritei dont la Théologie ne fe mefle point, il n'y auroit pas d'apparence qu'vn homme qui veut cjlre Philofophc receuft pour vray ce qu'il n'a point connu eltre tel, & qu'il aymall mieux fe fier à fes fens, c'elt à dire aux jugcmens inconfidcrez de fon enfance, qu'à fa raifon, lors qu'il efl en eflat de la bien conduire.

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