Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/528

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jO OEUVRES DE DeSCARTES.

��53. Pourquoy l'eau & l'air coulent J'ans ceffe des parties Orientales

de la Terre vers les Occidentales ".

Il y a encore icy à remarquer que, pendant que la Terre tourne d'E par F vers G, c'eft à dire de l'Occident vers l'Orient, l'enflure de l'eau 4 i 2, & celle de l'air 8 5 6, que je fuppofe maintenant fur l'endroit de la Terre marqué E, paffent peu à peu vers fes autres parties qui font plus à l'Occident : en forte que, dans fix heures & dou^e minutes, elles feront fur l'endroit de la Terre marqué H, & dans douze heures & vingt-quatre minutes, fur celuy qui eft marqué G; & en mefme façon, que les enflures de l'eau & de l'air marquées 2 3 4, & 6 7 8, paJJ'ent de G vers F : en forte que l'air & l'eau de la mer ont vn cours continu qui les porte des parties Orientales de la Terre vers les Occidentales.

54. Pourquoy les pais qui ont la mer à l'Orient font ordinairement

moins chaux que ceux qui l'ont au Couchant.

Il eft vray que ce cours n'efl; pas fort rapide, mais il ne laiffe pas d'eftre tel qu'on le peut aifément remarquer: premièrement, à caufe que dans les l'ongues nauigations il faut touf-jours employer plus de temps..., lors qu'on va vers l'Orient, que lors qu'on retourne vers l'Occident; puis auffi, à caufe qu'il y a des deftroits dans la mer, où l'on voit que l'eau coule fans ceffe vers le Couchant ; & enfin, à caufe que les terres qui ont la mer vers l'Orient, ont couflume d'eftre 331 I moins efchauffées par le Soleil, que celles c\w\ font en me/me climat £■ ont... la mer vers l'Occident. Comme on voit, par exemple, qu'il fait moins chaut au Brefil qu'en la Guinée, dont on ne peut donner autre raifon, /mon que le Brefil eft plus rafrefchy par l'air qui luy vient de la mer, que la Guinée par celuy qui luy vient des terres quelle a au Leuant.

55. Pourquoy il n'y a point de flux & reflux dans les lacs ; & pourquoy vers les bords de la mer il ne fe fait pas aux me/mes heures qu'au milieu.

Enfin, il faut remarquer que, bien que la Terre ne foit pas toute couuerte des eaux de la mer, ainfi qu'<?//e ejî icy reprefentée, toute-

a. Planche XVI. — Voir Correspondance, t. IV, p. 468.

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