Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/561

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Principes. — Quatriesme Partie. 263

garent de la vérité de telles hijîoires ; mais il me femble qu'en vn lieu fouterrain, qui efl fi exactement clos de tous coftez, que l'air n'y eft jamais agité par aucun vent qui vienne du dedans ou du dehors de la terre, les parties de l'huile qui fe changent en fumée, & de fumée en fuye lors qu'elles s'arreftent & s'attachent les vnes aux autres, fe peuuent arrerter tout autour de la flame d'vne lampe, & y compofer comme vne petite voûte, qui foit fuffifante pour empefcher que l'air d'alentour ne vienne... fuffoquer cette flame, & auffi pour la rendre fi foible & fi débile, qu'elle n'ait pas la force d'enflamer aucune des parties de l'huile ny de la mèche, fi tant eft qu'il en refte encore qui n'ayent point efté hruflées. Au moyen de quoy... le premier élément, demeurant feul en cette flame, à caufe que les parties de l'huile qu'elle contenait s'attachent à la petite voûte de fuie qui l'enuironne, & tournant en rond là dedans en forme d'vne petite eftoile, a la force de repouffer de toutes parts le fécond élément, qui feul tend encore à venir rers la flame par les pores qu'il s'eft referué en cette voûte, & ainfi d'enuoyer de la lumière en l'air d'alentour, laquelle ne peut eftre que fort {o'Mq... pendant que le lieu demeure fermé ; 384 mais à l'inflrant qu'il | eft ouuert, & que l'air qui vient de dehors diflipe \a petite voûte de fumée qui l'enuironnoit, elle peut reprendre fa vigueur, & faire paroiftre la lampe affez ardente, bien que peut ejlre elle s'ejieigne bientojl après, à caufe qu'il eft vray-femblable que cette flame n'a pu ainfi fe conferuer fans aliment, qu'après auoir confumé toute fon huile.

i ij. Quels font les autres effets du feu.

Paffons maintenant aux effets du feu, que l'explication des diuers moyens qui feruent à le produire ou conferuer^ n'a pu encore faire entendre. Et pource que, de ce qui a def-ja efté dit% on connoift affez pourquoy il luit, & échauffe, & diffout en plufieurs petites par- ties tous les corps qui luy feruent de nourriture ; & auffi pourquoy ce font les plus petites & plus gliffantes parties de ces corps qu'il en chafle les premières; & pourquoy elles font fuiuies par après de celles qui, bien qu'elles ne foient peut-eftre pas moins petites que les précédentes, fortent toutefois moins aifément, à caufe que leurs figures font embaraffantes & diuifées en plufieurs branches (d'où vient que, s'attachant aux tuyaux des cheminées, elles fe changent en fuie); puis enfin, pourquoy il ne laiffe rien que les plus groffes

8. Articles précédents,

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