Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/565

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Principes. — Quatriesme Partie. 267

��I 7 25. Comment f es parties fe joignent enemble'. 390

Car il eft à remarquer que, lors que deux corps dont les fuper- ficies ont quelque eftenduë, fe rencontrent de front, ilsnefe peuuent approcher fi fort l'vn de l'autre, qu'il ne demeure quelque peu ti'efpace entre-deux, qui eft occupé par... le fécond élément; mais que, lors qu'ils coulent de biais l'vn fur l'autre, leurs fuperficies fe peuuent entièrement joindre. Par exemple, fi les corps B & C s'approchent l'vn de l'autre fuiuant la ligne droite AD, les parties du fécond élément qui fe trouuent entre-deux ti'en peuuent e/lre chajfées; c'eft pourquoy elles empefchent qu'ils ne fe touchent. Mais les corps G& H, qui viennent l'vn vers l'autre fuiuant la ligne... E F , fe peuuent tellement joindre qu'il ne demeure rien entre-deux, au moins fi leurs fuperficies font toutes plates & polies; & fi elles ne le font pas, le mouuement dont elles gliffent ainfi l'vnefur l'autre, fait que peu à peu elles le deuiennent. Ainfi les corps B & C repre- fentent la façon dont les parties... des csndrts font jointes enfemble, & G & H repréfentent celle dont fe joignent les parties du verre. Et de la feule différence qui ejl entre ces deux façons de fe joindre, dont il eft éuident que la première ejl dans les cendres, & que la féconde y doit eftre introduite par vne longue & viofente agitation du feu, on peut connoijlre parfaitement la na\ture à\i verre, & rendre raifon ^^^ de toutes fes proprietez.

126. Pourquoy il ejl liquide & gluant, lors qu'il ejl embrafê.

La premie?-e de fes propriété^ ejl, qu'il eft liquide, lors qu'il elt fort échauffé par le feu..., & peut aife'ment receuoir toutes fortes de figures, lefquelles il retient eftant refroidy ; & mefme, qu'il peut ejlre tiré en filets aujfi delie\ que des cheueux. Il eft liquide, à caufe que l'aftion du feu ayant def-ja eu la force de faire couler fes parties l'vne fur l'autre pour les polir & plier, & ainjî les changer de cendres en verre, a infailliblement aujji la force de les mouuoir feparément l'vne de l'autre. Et tous les corps que le feu a rendus liquides ont cela de commun, qu'ils prennent aifément toutes les figures qu'on leur veut donner, à caufe que leurs petites parties, qui font alors en continuelle agitation, s'y accommodent; & en fe refroidiffant, ils

a. Voir Correspondance, t. V, p. 174.

b. Planche XVIII, figure 4.

�� �