Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/32

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ib COREESPONDANCE. I, rô-6f..

Alteffe de ces petites chofes, fi la faneur qu'elle me fait de vouloir lire les liures de Monfieur Hoguelande & de Regius% à caule de ce qu'ils ont mis qui me regarde, ne me faifoit croire que vous n'aurez pas des-agreable de fçauoir de mov-mefme ce qui me tou- 5 che; outre que robeïiTance & le refpect, que ie vous dois, m'oblige à vous rendre conte de mes adions.

le loue Dieu de ce que ce Dodeur, à qui voftre Al- tefl'e a prefté le liure de mes Principes"", a elle long- temps fans vous retourner voir, puis que c'eft vne lo marque qu'il n'y a point du tout de malades à la cour de Madame l'Eledrice^ & il femble qu'on a vn degré de fanté plus parfait, quand elle efl générale au lieu où Ton demeure, que lors qu'on eft enuironné de ma- lades. Ce médecin aura eu d'autant plus de loifir de i5 lire le liure qu'il a plù à voftre Alteire de luy preiler, & vous en aura pu mieux dire depuis fon iugement.

Pendant que i'écris cecy, ie reçois des lettres de la Hâve ^^ de Leyde^', qui m'aprennent que l'aiîem- blée des Curateurs a eflé différée , en forte qu'on 20 ne leur a point encore donné mes lettres; & ie voy qu'on fait d'vne broûillerie vne grande affaire. On dit que les Théologiens en veulent eftre iuges, c'eft à dire me mettre icy en vne inquifition plus feuere que ne fut iamais celle d'Efpagne, & me rendre l'aduer- 25 faire de leur Religion. Sur quoy on voudroit que i'em-

a. Voir ci-avant, t. IV, p. 63o, 1. 5 et 1. i5.

b. Weiss. Voir t. IV. p. 63o, 1. 18-20.

c. L'électrice douairière de Brandebourg. Voir /è., p. 620, note a.

d. Lettres perdues. Celles de La Haye venaient sans doute de Huygens, ou de \\'ilhem, ou de Brasset; celles de Leyde, de Heereboord ou de Hooghelande.

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