Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/348

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3^4 Correspondance.

Le 29 mars, il écrivait à M. de la Cour : « ...l'advoûe que ie suis » alliené d'esprit par. . . cette infâme déclaration faicte par le Marquis de » Narmoustier a l'introduction des troupes espagnoles en France, por- » tans que c'est pour le seruice de Paris et pour conclurre la paix gene- » raie, exhortant de les favoriser en leur pieux dessein, asseurant d'avoir » vn pouuoir de M. le P. de Conti et du Parlement. le ne pense pas qu'il » y ayt de cœur véritablement françoys qui ne saigne par ces infâmes » actions. La lettre de S' Quentin qui porte cet advis du 21 me plaist en » ce qu'elle marque que les Espagnolz auoien: faict repasser leur canon » en deçà delà riuiere d'Oyse. . . » {Ib.,f. 225 verso.) — On a vu ci-avant, p. 298, éclaircissement, les entreprises de l'archiduc Léopold.

Brasset écrira à Chanut, 9 avril 1649 : « . . . Vn gentilhomme du Roy » d'Anglet", reuenu de Paris, a rapporté que la Paix estoit faicte. Il » faudra veoyr ce qu'en dira ce soyr ou demain J'ordinaire de France. le » tiens cependant pour constant que l'Archiduc n'a pas trouué les portes » de France si ouuertes que les Princes liguez luy auoient promiz, et la » responce de M. de Brignieu, Gouuerneur de Guyse, mérite bien de » passer dans le payz estranger. Quand le Marquis de Narmoustier lui » enuoya vn Gentilhomme pour l'asseurer de la liberté de M. de Guise et » luy offrir vne grande recompence en particulier de la part dud(it) Archi- » duc, il luy repartit brusquement que ce sont tous des traictres, et que, » quand il n'y auroit point de bourreau pour les pendre, il en voudroit « seruir luy mesme. . . » [Bibl. Nat.,fr. ijgoi^f. 253 verso et f. 254.)

D'autre part, les nouvelles de la Cour, si impatiemment attendues, étaient redevenues inquiétantes.

Brasset écrivait au comte deBriennc,le 3o mars : « N'ayant pas trouué, » dans celle dont vous m'auez honoré le 19,1a suicte des bonnes nouuelles » que vostre précédente m'auoit annoncées, l'en suis dans le juste des- » plaisir qu'vn cœur véritablement passionné pour le seruice du Roy et B le bien de sa patrie est capable de conceuoir. . . » [Ib.,f. 226.)

A. M. de Brisacier, le 3 1 mars 1649 : « Vostre dernière du 19. . . le me j) promettois d'y veoyr vne confirmation de repoz publiq... l'y trouué » vne récidive de confusion. . . Si l'escriueur de Gazettes, que ie vous ay » autres foys designé, a le don de prophétie aussy bien que celuy d'in- » discrétion, noz malheurs domestiques auront vne longue suicte, no- » nobstant que l'accord se renoue. Il n'y a poinct de prouince en France, » qu'il ne figure altérée, ny de grandz qui, a son compte, n'entrent l'vn » apprez l'autre dans le bransle. Dieu veuille qu'il ayt menty en tout » cela. . . » [Ib.,f. 224.)

Enfin, le i" avril 1649: « le suis dans vne attente inquiette de ros » lettres de France. . . » [Ib., f. 23g verso.)

Le même jour, la paix signée à Ruel, le 11 mars, entre la Cour et les députés du Parlement, fut ratifiée à Paris par le Parlement. Mais on ne le sut à La Haye que le 9 avril au soir.

Ajoutons que Brasset laissa passer un courrier, celuy du 2 avril, entre

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