Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/414

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ſolides, laquelle vous loüez en voſtre lettre[1], eſt autant inferieure à celle cy, qu’elle ſurpaſſe celle de la page 302, où ie me ſers de l’interſection du cercle & de la ligne droite pour conſtruire les Problemes plans. Mais ie voudrois qu’il nous fiſt voir les demonſtrations 5 qu’il pretend auoir pour prouuer ſes cenſures. Ie m’aſſure que nous y verrions de beaux paralogiſmes, comme i’en ay quaſi touſiours trouué dans tout ce qu’il a voulu produire de ſon inuention. Ie dis dans tout, ſans que i’en excepte preſque aucune choſe. 10 Car, pour l’aire de la ligne décrite par la Roulette, dont il s’eſt fort vanté, c’eſt Toricelli qui l’a trouuée ; & c’eſt moy qui luy ay enſeigné à en trouuer les tangentes[2] ; ce qu’il m’auoit fait demander par le Reuerend Pere Merſenne, apres auoir confeſſé qu’il ne les 15 pouuoit trouuer. On me fit voir, l’an paſſé, des écrits qu’il auoit enſeignez à ſes diſciples, qui contenoient pluſieurs raiſonnemens tres foibles qu’il debitoit pour des demonſtrations ; & à cauſe qu’il y concluoit des choſes contraires à ce que i’auois écrit, il inſeroit de 20 là que i’auois failly[3]. Il a auſſi vſé de ce meſme moyen pour me refuter, dans vn écrit que le frere de Monſieur le Marquis de Neuf-Caſtel m’a autrefois enuoyé de ſa part[4]. Il y raiſonnoit en cette ſorte : ma demonſtration eſt vraye (& c’eſtoit vne demonſtration 25 qu’il retenoit in pectore ſans vouloir que ie la ſceuſſe), & la concluſion en eſt contraire a ce qu’vn tel pretend

  1. Page 374, l. 23.
  2. Ci-avant, t. II, p. 308 et p. 338 (éclaircissement sur 312, 7).
  3. Peut-être l’écrit auquel Descartes répond lettre DXXI. p. 202 ci-avant.
  4. Lettre CDXXXVI ci-avant, t. IV. 420. Cf. p. 430, l. 5-13.