Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/57

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u,3ss. CDLXXXVl. — 27 Mai 1647. 4^

uant eftudier les controuerfes, c<: faire trois pas en ar- rière, afin de me mettre en mefure pour me défendre. C'efl à quoy ie ferois tres-marry d'eftre contraint, bien qu'il me feroit peut-eflre plus auantageux que la 5 complaifance dont i'ay vfé iufqu'à prefent.

Au refle, ce n'eft point que ie defire qu'on parle de moy en leur Académie ; ie voudrois qu'il n'y euft aucun pédant en toute la terre, qui fceurt mon nom; & fi entre leurs Profeileurs il fe trouue des chahùans, qui

10 n'en puifTent fuporter la lumière, ie veux bien que, pour fauorifer leur foiblelle, ils mettent ordre, en par- ticulier, que ceux qui iugent bien de moy, ne le té- moignent point en public par des louanges exceffiues. le n'en ay iamais recherché ny defîré de telles; au

i5 contraire, ie les ay toufiours éuitées ou empefchées, autant qu'il a eflé en mon pouuoir. Mais de deffendre publiquement qu'on ne parle de moy, ny en bien ny en m'ai, & qui plus eft, de m'écrire qu'on a fait cette de- fenfe, & vouloir que ie cefTe de maintenir les opinions

20 que i'ay, comme fi elles auoient efté bien & légitime- ment impugnées par leurs ProfeiTeurs, c'efl: vouloir que ie me retrade après auoir écrit la vérité, au lieu que i'attendois qu'on fit retrader ceux qui ont menti en me calomniant; & au lieu de me rendre la iuftice

25 que i'ay demandée, ordonner contre moy tout le pis qui puiiTe élire imaginé.

'Voila, M., les fentimens que i'ay touchant la lettre qu'on m'a enuoyée, & ie les déclare icy en confidence, à caufe que ie fçay que vous m'aimez, & que vous

?o aimez auffi la raifon & la iuflice. l'adioufle que ie vous demande confeil & affiftance, comme ayant toufiours

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