Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/641

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(lî) Tome I. 627

» c'eft à dire, qu'il faut qu'il reconnoiffe franchement Tes fautes, &

» que, fans plus s'écarter des penfées de Monfieur Defcartes, il

» reprenne fes premières brifées, & ne marche plus que fur fes pas.

» Il eft befoin auffi qu'il ait du courage, & que, prenant hardiment

)) les armes en main, il ne s'effraye point du nombre des combats

» qu'il faut encore liurer, ny de la longueur de la carrière qui refte

» à fournir, auant que de cueillir les palmes que Monfieur Defcartes

» fe promettoit quand il auroit conduit fon deffein iufques à la fin.

» C'eft, ce me femble, le plus glorieux moyen que Monfieur le Roy

» puiffe choifir pour reparer fa faute, &. c'eft le feul qu'il puilTe

rt prendre pour regagner l'eftime dans laquelle Monfieur Defcartes

» l'auoit mis, & qu'il s'eftoit luy-mefme acquife en enfeignant fes

» opinions. Apres quoy, il ne me refte plus qu'à le prier d'excufer

» en cecy ce qui luy a pu déplaire, n'ayant pu refufer ma main pour

» la deffenfe de mon Amy ; que fi les coups qu'elle a portez luy ont

» femblé vn peu rudes, ou fi elle n'a pas toufiours eu allez de rete-

» nue, ie le prie de croire que le cœur ne s'eft point emporté, &

» qu'en toute autre rencontre, il me trouuera toufiours pluftoft

» preft à luy preiter ma main, qu'à la porter contre luy. »

Pour la fin de cette Préface (p. 12-16), voir ci-avant, p. 481-485. Elle était suivie, dans la première édition seulement, de la note ci-dessous :

« Ce que tu vois icy de plus, Leileur, eft vn effet de la déférence que ie » rens au confeil qui me fut hier donné par Monfieur Chapelain, dans » vne compagnie où l'eus le bon-heur de me rencontrer auec luy; & où » après auoir-oùy la leéture que ie luy fis de la plus grande partie de » cette Préface, à laquelle il témoigna prendre quelque plaifir, & auoir eu » la bonté de polir certains endroits, qui t'auroient femblé rudes, s'il ne les » auoit adoucis, il adjouta pour dernier auis, que i'ay crû deuoir d'autant » plutoft fuiure que ie le iugeay le meilleur, qu'il me confeilloit de joindre » icy ces excellentes Infcriptions que Monfieur Chanut a fait mettre fur » les quatre faces du Tombeau de Monfieur Defcartes. C'eft à elles que ie » te renuoye, Lefteur, pour y voir en abrégé tout ce que i'aurois voulu » dire, mais que ie n'aurois iamais fceu fi bien écrire, de la Vie & des » Eloges de ce Grand Homme. »

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