Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/94

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/. 34-] V., 35 1 V., 35Sv.). Il en résulte que, si Chanut écrivit le 21 sept., Brasset avait sa lettre le 18 oct,; si le 28 sept., il l’avait le 25 oct. Il dut la transmettre aussitôt à Descartes; mais les communications n’étaient pas toujours rapides entre La Haye et Egmond; Descartes ne reçut donc la lettre de Chanut que fin d’octobre ou commencement de novembre. Il n’y répondit que le 20 nov., lettres CDXCV et CDXCVI ci-après. La Reine s’impatientait sans doute; car elle fit écrire de nouveau par Chanut le 9 novembre, preuve que la première lettre de celui-ci était bien du 21 sept., la réponse n’étant pas arrivée, comme il l’attendait, aux premiers courriers de novembre.

Ajoutons que Descartes rentra à Egmond vers la mi-octobre. Le 14 de ce mois, Brasset écrivait de La Haye à M. de Brisacier :

«... l’aitendz des nouuelles de l’infirme (M. du Laurens, à Alkmaar, » comme nous le verrons, lettre DI ci-après, du ij décembre) par le moyen de M. des Cartes, qui est repassé en ces quartiers là pour y exercer sa Philosophie cet hiuer. C’est vn esprit plus digne de la France que de la Hollande. » [Bibl. Nat.,/r. ijSgr),/. 342 verso.)


CDXCIV.

Chanut a Descartes.

Stockholm, 9 novembre 1647.

[A. Baillet], La Vie de Monsieur Des-Caries, t. II, p. 331.

« M. Descartes, incontinent après avoir reçu les lettres patentes de sa pension, partit pour la Hollande, où il arriva sur la fin du mois de septembre avec l’abbé Picot, qui luy tint compagnie dans son aimable solitude d’Egmond jusqu’au milieu du mois de janvier de l’an 1648. Ils passèrent les trois derniers mois de l’année à jouir l’un de l’autre dans les douceurs d’une tranquillité, pour ne pas dire d’une oisiveté tout à fait philosophique, loin des bruits et des agitations du monde, vivans sans contrainte dans une sympathie merveilleuse d’humeurs, sans distraction du coté des fâcheux, et exécutant la promesse qu’ils s’étoient faite l’année précédente de se passer de toute autre compagnie et de tout autre entretien que du leur, alter alteri satis magnum theatrum sumiis. [En marge : Lettr. MS. du 4 May 1646 à Picot et du 3o Novembre 1648.] »

« Leur indolence ne fut interrompue que par une lettre du neuvième de Novembre, que M. Descartes reçût de M. Chanut, qui le prioit, de la