Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, VII.djvu/22

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XVI Avertissement.

texte des alinéas, p. 68 du présent volume, 1. 20. Le texte de la sixième Méditation est mis jusqu'à dix-neuf fois à la ligne (2' édition), et même vingt-neuf fois (i" édition), ce qui est peut-être excessif; et le texte de la cinquième, quatre fois déjà, ce qui n'est pas assez. N'est-ce pas là un exemple à suivre pour imprimer de même le texte des Méditations I, II, III et IV, bien que, ni en 1642 ni en 1641, il ne soit pas une seule fois mis à la ligne ?

Mais Descartes l'a-t-il ainsi voulu ? Ou bien n'est-ce pas la faute de ses éditeurs, qui n'auraient pas compris ses indica- tions? Dans les autographes que nous avons de lui, il ne met pas souvent à la ligne, il est vrai; mais, de temps en temps, après un point, la phrase suivante, au lieu de reprendre immé- diatement, laisse un petit intervalle en blanc, très distinct, et qui, remarquons-le, ne se retrouve pas devant toutes les phiases, mais devant, celles qui passent à un autre ordre d'idées. Ce petit intervalle en blanc correspond donc bien à une mise à la ligne, et c'est être fidèle à Descartes, ce semble, que de l'interpréter ainsi typographiquement, comme nous avons fait à maintes reprises dans les cinq volumes de la Corres- pondance. Au contraire, n'en pas tenir compte, et passer par- dessus ce petit intervalle en le négligeant, serait établir un pont où il y a un fossé, et rattacher indûment à ce qui précède un développement nouveau que le philosophe a voulu manifeste- ment en détacher. Que le manuscrit des Méditations ait pré- senté cette particularité, on n'en peut rien savoir, et on doit même en douter, puisque ce n'était pas un autographe de Des- cartes, mais une copie, avons-nous vu plus haut, ab exemplari, non ab dus manuscriplo ; à moins que la copie, chose impro- bable, n'ait reproduit, comme au décalque, les moindres par- ticularités de l'original. Toutefois, au moins dans l'édition de 1642, on remarque assez souvent, à la fin des phrases, de petits intervalles en blanc. On n'oserait dire que c'est par conformité avec le manuscrit, surtout si l'on n'est pas sûr que celui-ci donnât de telles indications. Peut-être ce sont de

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