Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, VIII.djvu/614

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2i6 Lettre apologetiqve u-ia.

vous defiraffiez plus de preuues que ie n'en auois donné, de vous en donner de fuffifantes, lors qu'il vous plairoit m'en auertir.

Apres vne telle réponfe, ie ne penfois pas qu'il fuit poffible que vous euffiez aucune intention de me mo- 5 lefter ; vu principalement que i'apprenois, de diuers lieux, que mon liure auoit efté lu foigneufement par vne infinité de perfonnes, & mefme par plufieurs Ma- giftrats des principales Villes de ces Prouinces, fans qu'aucun y euft rien remarqué, dont Voëtius euft 10 droit de fe plaindre, ou vous occafion de me blâmer; & que ma caufe eftoit fi généralement approuuée, que ceux qui en auoient oùy parler à plufieurs milliers de perfonnes, afiuroient n'en auoir rencontré que deux, qui tafchoient de perfuader que i'auois tort; & ces >5 deux eftoient reconnus pour les fauteurs de Voëtius, ou pour fes emififaires, comme parle Schoock, qui aflure qu'il en a plufieurs, & il le doit bien fçauoir.

le m'eftonnois neantmoins de ne receuoir plus de nouuelles d'Vtrecht, ainfi que i'auois couftume aupa- 20 rauant ; & ie demeuray trois mois fans apprendre ce qui s'y paffoit, au bout defquels i'en receu deux let- tres", l'vne après l'autre, écrites d'vne main inconnue, & fans nom, par lefquelles i'eftois auerty que voftre officier de juftice m'auoit cité, pour comparoiftre en 25 perfonne comme criminel, & que ie | n'eftois pas mefme en feureté en cette Prouince b , à caufe, que par vn accord qui eft entre vous, les fentences qui fe don-

a. Voir t. IV, p. 3i-32. Cf. ibid., p. 20-23 et p. 649-652.

b. Province de Nord-Hollande. Descartes se trouvait alors à Egmond op den Hoef.

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