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218 Lettre apologetiqve >*-i3.

auparauant de me donner auis de voftre publication du i } Iuin, ils me répondirent que cette publication du \) Iuin auoit efté faite d'vne façon plus célèbre que l'ordinaire, auec plus grande conuocation de peuple, & qu'elle auoit elle imprimée, affichée, & en- 5 uoyée auec foin en toutes les principales Villes de ces Prouinces, en forte que ce n'efloit pas merueille, que i'en euffe eu connoiffance ; mais que , depuis la Ré- ponfe que i'y auois faite, on auoit entièrement changé de ftyle, & que mes ennemis auoient eu autant de foin 10 d'empefcher que ce qu'ils preparoient contre moy ne fuft fceu, que fi c'euft efté vn deffein pour furprendre | quelque ville de l'ennemy ; qu'ils auoient voulu neantmoins obferuer quelques formes, & que, pour ce fujet, la fentence qu'ils auoient obtenue de vous, i5 auoit efté leiie en la Maifon de Ville, mais que ç' auoit efté à vne heure ordinaire, après d'autres écrits, & lors qu'on iugeoit qu'aucun de ceux qui m'en pou- uoient auertir n'y prendroit garde; & que, pour les citations de voftre officier qui deuoient fuiure, ils ne 20 s'en eftoient pas tant mis en peine, pource qu'ils pen- foient que, quand i'en ferois auerty, ie n'y pourrois plus apporter de remède, à caufe que, mes liures eftant défia condamnez, & moy cité en perfonne, ils fe doutoient bien que ie ne comparoiftrois pas, & que 25 la fentence feroit donnée par défaut, laquelle ne pouuoit eftre plus douce, finon qu'on me banniroit de ces Prouinces, qu'on me condamneroit à de groffes amandes, & que mes liures feroient brûlez. Mefme quelques -vns affurent que Voëtius auoit défia tran- 3o figé auec le Bourreau, afin qu'il fift vn fi grand feu,

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