Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, VIII.djvu/619

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h-i5. Avx Magistrats d'Vtrecht. 221

que c'eftoit pour les fauorifer que i'auois écrit contre ce grand deffenfeur de la Religion Reformée, G. Voë- tius, & peut-eftre mefme que i'auois efté enuoyé par eux pour mettre des troubles en ce pais. L'autre point

5 eftoit, que ie n'auois iamais efté offenfé par Voëtius, & qu'il neftoit aucunement auteur du liure écrit contre moy, mais Schoock feul, qui, fe trouuant aufli alors en voftre Ville, l'en auoit entièrement dé- chargé, & vouloit en auoif tout l'honneur ou tout le

10 blâme; de façon que i'auois eu très-grand tort d'en accufer Voëtius comme i'auois fait, pour auoir pré- texte d'écrire contre luy, & ainfi apporter du fcandale à voftre Religion. Ce qui donnoit occafion de iuger que voftre fentence auoit auffi efté fondée fur ces deux

i5 points; & il femble qu'on auoit raifon, s'il eft vray

qu'elle foit telle qu'on l'a imprimée dans le libelle

fans nom, intitulé Aengevangen proçeduren &c. a , dont

Schoock affaire que le ieune Voëtius eft autheur.

Apres que i'eu appris toutes ces chofes, ie penfay

20 que ie deuois rechercher les moyens de me juftifier, & de faire fçauoir l'équité de ma caufe à tous ceux qui pouuoient en auoir mauuaife opinion. Mais pour le premier point, ie n'auois aucune difficulté à m'en excufer ; car eftant du pais & de la Religion dont ie

»5 fuis, il n'y a que les ennemis de la France qui me puif- fent imputer à crime d'eftre amy ou de | rechercher l'amitié de ceux à qui nos Rois ont couftume de com- muniquer le plus intérieur de leurs penfées, en les choififlant pour ConfefTeurs : or chacun fçait que les

3o Iefuites de France ont cet honneur, & mefme que le

a. Imprimé le 27 sept. 1643. Voir t. IV, p. 23.

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