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46-47. Avx Magistrats d'Vtrecht. 269

baffes, lafches & ftupides, qui ayant fait du mal à quelqu'vn, bien que c'ait peut-eftre efté fans y penfer, continuent après de luy nuire le plus qu'ils peuuent, pour cela feul qu'ils croyent auoir mérité d'en eftre 5 haïs; ou bien que, s'eftant vne fois mépris, ils ont honte de ne pas maintenir ce qu'ils ont fait, bien qu'en eux-mefmes ils le defaprouuent ; enfin, pource que ie vous eftime tres-genereux, tres-vertueux, & tres-pru- dens, ie ne doute point que, maintenant que les fauf-

10 fêtez de mes ennemis font découuertes, & que vous ne les pouuez plus ignorer, vous ne foyez bien-aifes d'auoir occallon de me donner la fatisfadion que ie vous demande.

C'eft pourquoy, ie vous prie de confiderer le tort &

i5 le préjudice que vous m'auez fait : premièrement, par voftre publication du 1 j Iuin 1 643 a , en me citant au fon de la cloche, & par des affiches, qui furent mefmes en- uoyées auec foin de tous coflez en ces Prouinces, comme û i'euffe efté vn vagabond, ou vn fugitif, qui

20 auroit commis le plus grand & le plus odieux de tous les crimes. Car, encore qu'on n'en fpecifiaft point d'autre, finon que i'auois écrit contre Voëtius, toutes- fois, à caufe que c'eft vne chofe entièrement inouïe & fans exemple, de voir citer quelqu'vn d'vne façon | fi

25 extraordinaire, pour auoir écrit contre vn particulier, & que le menu peuple, & généralement tous ceux qui n'ont point eftudié, ne fçauent pas iufqu'où fe peut eftendre le péché de faire des liures, vous leur donniez fujet de penfer que i'auois commis en cela vn fi grand

3o crime, qu'il eftoit auffi fans exemple. Et l'injure que

a. Voir t. III, p. 696, et t. IV, p. 646.

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