Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

202 Opuscules de 1619-1621.

��(V)

« Il divifoit les fciences en trois claffes (en marge: Stud. Bon. Ment. » at-tic. 4) : les premières, qu'il appelloit fciences cardinales, font ■» les plus générales, qui fe déduifent des principes les plus fimples » & les plus connus parmi le commun des hommes. Les fécondes, » qu'il nommoit fciences expérimentales, font celles dont les prin- » cipes ne font pas clairs ou certains pour toutes fortes de per- » fonnes, mais feulement pour celles qui les ont apprifes par leur » expérience & leurs obfervations, quoy qu'elles foient connues par » quelques-uns d'une manière démonftrative. Les troifiémes, qu'il » appelloit fciences libérales, font celles qui, outre la connoiffance » de la Vérité, demandent une facilité d'efprit, ou du moins une » habitude acquife par l'exercice, telles que font la Politique, la Mé- » decine pratique, la Mufique, la Rhétorique, la Poétique, & beau- » coup d'autres qu'on peut comprendre fous le nom d'Arts libéraux, » mais qui n'ont en elles de vérité indubitable, que celle qu'elles » empruntent des principes des autres fciences. »

[Ibid., t. II, p. 479.)

��(V bis)

« Après avoir remarqué ce que M. Defcartes penfoit des Iciences, » & de la manière de les apprendre, on doit erre curieux de l'çavoir » comment il en ufoit dans le difcernement de celles qu'il croyoit H être du relfort de l'entendement, d'avec celles qu'il attribuoit à » l'imagination & aux fens. Il lemble que ce foit un paradoxe de » dire que M. Defcartes n'a jamais employé que fo7H peu d'heures » pur jour aux penfées qui occupent l'imagination, & fort peu » d'heures par an à celles qui occupent l'entendement feul \ Ce- » pendant il paroiffoit fi perfuadé de fa maxime, qu'il la jugeoit aulTi » bonne pour les autres, qu'elle pouvoit l'être pour luy. (En marge: » Rélat. MS. ue Clersel.). Il s'en étoit expliqué fouyentde bouche » à M. Chanut, qui, après fon retour des ambalfades de Suède & de » Hollande, prenoit plaifir de s'entretenir avec M. Clerfelier de la » foliditè de cette maxime, dont la profondeur n'eft peut-être pas

a. Voir t. III de la présente édition, p. 692, 1. 27-30.

�� �