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7'-7î- DE LA Vérité. 50}

perfuade que ce leroit folie de le defirer, & qu'un honefte homme n'eft pas plus obligé <de> fçavoir le grec ou le latin, que le fuiffe < ou > le bas breton, ni l'hifloire de l'Empire*, que celle du moindre Eftat qui 5 foit en l'Europe; & qu'il doit feulement prendre garde à employer fon loilir en chofes honneftes & utiles, & à ne charger fa mémoire que des plus necelTaires. Pour les fciences, qui ne font autre chofe que les ju- gemens certains que nous appuions fur quelque con-

10 noiffance qui précède, les unes fe tirent des chofes communes & defquelles tout le monde a entendu parler, les autres des expériences rares & eftudiées. Et je confefle aufly qu'il feroit impoffible de difcourir en particulier de toutes ces dernières ; car il faudroit,

i5 premièrement, avoir recherché toutes les herbes & les pierres qui viennent aux Indes ^, il faudroit avoir veu le Phénix, & bref n'ignorer rien de tout ce qu'il y a de plus eftrange en la nature. Mais je croyray avoir affés fatisfait à ma promeffe, fi en vous expliquant

20 les vérités qui fe peuvent déduire des chofes ordi- naires & I connues à un chafcun, je vous rends ca- pables de < trouver >'^ vous mefmes toutes les autres, lorfqu'il vous plaira prendre la peine de les chercher. PoLiANDRE. — Je croy que c'efl aufly tout ce qu'il

25 eft poffible de fouhaiter; & je ferois content, fi vous m'aviés feulement bien prouvé un certain nombre de propofitions, qui font fi célèbres, que perfonne ne les

a. Trad. lat. : « Nec hijloriam Imperii Romano-Germanici. » (Page 71, 1. 26.)

b. Trad. lat. : « qui ex Indiis hue perferuntur «.(Page 71,1. 35.)

c. Mot passe. Mais la traduction latine donne invenire. (Page 72, 1. 2.)

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