Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, X.djvu/524

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5 12 Recherche if»-—.

Veu principalement que vous avés appris que vous eftiés créé par un eftre fuperieur, lequel eflant tout puiffant, comme il eft, n'auroit pas eu plus de diffi- culté à nous créer tel que je dis,- que tel que vous penfés que vous eftes. 5

PoLiANDRE. — Voila, ccrtcs, des raifons qui feront fuffifantes pour renverfer' toute la dodrine dEpille- mon, s'il eft ailés contemplatif pour y arrefter fa pen- fée; mais pour moy, je craindrois de me rendre un peu trop refveur, pour un homme qui n"a point eftu- lo dié, Oi: qui n'a pas accouttumé d'éloigner ainfv fon efprit des chofes fenfibles, fi je voulois entrer en des confiderations <qui> comme <pour> moy ces ima- ginations font un peu trop relevées^

Epistemon. — Je juge aufty qu'il eft très dangereux i5 de s'y engager trop avant. Ces doutes fi generaus nous meneroient tout droit dans l'ignorance de Socrate, ou dans l'incertitude des Pirroniens ; &. c'eft une eau pro- fonde, où il <ne> me femble pas qu'on puiile trouver pied. 20

EuDOXE. — J'avoue qu'il y auroitdu danger, < pour > ceux qui ne connoiflent pas le gué, de s'y hafarder fans conduite, & que plufieurs s'y font perdue; mais vous ne devés pas craindre d'y paiTer appres moy. Car une femblable | timidité a empefché la plus part 2 5

a. Trad. lat. ; « Me vero quod attinet, vererer ne paululum delirarem, » Ji ego, qui minquam Jîudiis operam dedi, quique non ita adj'uevi mentent » meam à rébus fenfibilibus avocare, contemplationibus nimis captum » meum Juperantibus animiim adjicerem. » (Page 76,1. 27-30.) Le texte de la copie de Tschirnhaus est manifestement altéré, et on ne sait comment le corriger. Le voici d'ailleurs: « ...des confiderations lî comme moy )i ces imaginations font un peu trop relevées ». Peut-être vaudrait-il mieux supprimer : « fi comme moy ces imaginations font. »

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