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Météores. 199

reprend l'étude de ce phénomène observé à Rome, le 20 mars 1629, et qui toute cette année avait intéressé les savants : les parhélies, ou apparition de quatre ou cinq faux soleils autour du véritable. A plusieurs reprises, il s'en était informé dans sa correspondance, et en i636, il en fait à dessein le chapitre final, et comme le point culminant de son traité. C'était encore un phénomène de réfraction". D'autre part, Mersenne lui avait mandé de Paris une observation, qui d'ailleurs laissa d'abord incrédule notre philosophe, jusqu'à ce qu'un heureux hasard lui permit de la constater à son tour : apparition d'une couronne autour de la flamme d'une chandelle. Descartes en fut témoin un soir dans la chambre d'un bateau qui de Frise le transportait à Amsterdam, en traversant le Zuiderzée. Il compléta par là son avant-dernier chapitre, sur les couronnes des astres. C'était toujours un phénomène de réfraction. Il se trouvait ainsi amené à expliquer l'arc-en-ciel. L'explication qu'il en donne, demeure acquise à la science, et Descartes y voyait comme une heureuse illustration de sa méthode. L'arc- en-ciel est un bel exemple de réfraction : Descartes l'étudié d'abord dans une boule de verre remplie d'eau, et dans un cristal taillé en forme de prisme ; puis de ces phénomènes qui sont à la portée de tous, il passe aux gouttes de vapeurs dont sont formées les nues, et aux couleurs, rouge, jaune, vert, bleu, qu'elles font apparaître à nos yeux'^.

a. Tome I, p. 23, 1. 1-22; p. 245, 1. 21-25, et p. 25o, 1. 7-11. — Tome VI, p. 354-366.

b. Ibid., p. 3 18, 1. 6, à p. 32o, 1. 5. — Tome VI, p. 345-354, et notam- ment p. 35i, 1. 3o et suiv.

c. Tome VI, p. 525-544. Sans doute Descartes avait vu aussi à Tivoli, près de Rome, cette curiosité si bien décrite par Montaigne :

« . . .11 y a des eftancs ou des gardoirs, aveq une marge de pierre tout » autour, aveq force piliers de pierre de taille haus, audeffus de cet » accoudoir, efloingnés de quatre pas environ l'un de l'autre. A la tefte » de ces piliers fort de l'eau aveq grand force, non pas contre-mont, » mais vers l'eltanc. Les bouches eftant einli tournées vers le dedans & » fe regardant l'une l'autre, jetent l'eau, & l'efperpjllent dans cet eftanc, » avec tele violance, que ces verges d'eau vienneni à s'entrebatre & ran-

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