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4/2 Vie de Descartes.

un Te Deitm; Descartes, si curieux jadis de cérémonies de ce genre, y assista peut-être. Mais le même jour, Mazarin faisait arrêter un président et deux conseillers au Parlement, et aussi- tôt le peuple, voyant là une provocation, y répondit en élevant des barricades. C'en était trop, et l'air du parvis de Notre-Dame ne valait plus celui d'Egmond"". Descartes partit dès le len- demain, 27 août, en toute hâte, non sans avoir dit adieu cepen- dant à son vieil ami Mersenne, qui agonisait. Mais il n'attendit pas sa fin, qui pourtant ne tarda guère : le P. Mersenne mourut le 1" septembre, « en parfait chrétien », certes, « et » en vrai religieux », suivant les termes' de son biographe, mais en savant aussi, désireux d'être utile à ses semblables jusque dans la mort : il avait recommandé aux médecins de faire son autopsie, afin de découvrir la cause de sa maladie, qu'on n'avait point su voir, et de mieux soigner dans la suite ceux qui en souffriraient"^.

Descartes ne prit pas le temps, à ce troisième voyage, de faire un tour, comme en 1647 ^' *^" 1^44? jusqu'en Bretagne et en Poitou, pour voir sa famille. Il y songeait cependant ; des amis l'attendaient même au passage à Blois et Azay-le-Rideau, sur la fin d'août'^'. Mais la précipitation de son départ coupa court à tout autre projet. Le 1 " septembre, il était à Boulogne, le_ 6 à Amsterdam, et trois jours après dans sa solitude d'Egmond.

Il ne garda rancune à personne de l'insuccès de ce voyage ; et même, par un sentiment de délicatesse, voyant combien ses amis en étaient eux-mêmes fâchés, et ne voulant pas, dit-jil, accroître encore leur fâcherie, ni avoir l'air de leur reprocher ce retour hàtif, il le laissa ignorer à ses correspondants : (Chanut, par exemple, ne le sut de lui que cinq mois après, par une lettre du 26 février 164g). Mais il suivait avec une curiosité

a. Tome V, p. 227-22S.

b. Mot de Brasser, 4 mars 1649 : ibid., p. 296, note a.

c. Ibid., p. 23o-23i.

d. Ibid., p. 229 : Auzoïit à Mersenne, 21 août 1648. Voir aussi p. 184.

e. Ibid., p. 292, 1. 15-17, 20-22 et 26-27. Peut-être aussi ne dit-il cela que pour e.xcuser son silence. Car sitôt rentré en Hollande, il avait écrit

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