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486 Vie de Descartes.

pour achever, semble-t-il, de se guérir. Nous ne savons guère de celui-ci, que le nom : Du Laurens^ Brasset, qui connaissait sa famille, aurait voulu le garder chez lui, avec ses fils; mais craignant la contagion, il laissa le jeune homme s'ins- taller « dans ce malheureux trou d'Alkmaar », comme il dit. Descartes étant tout près de là, à Egmond, il lui recom- manda son infirme, et notre philosophe voulut bien s'en occuper; il donna régulièrement à Brasset des nouvelles de leur jeune compatriote, et sans doute ne ménagea pas à ce dernier les conseils pour sa santé, tant au physique qu'au moral. Il était lui-même réputé, nous l'avons vu à plusieurs reprises, pour ses connaissances en médecine : c'est au point qu'en 1642 Huygens lui avait demandé de faire partie d'un jury d'honneur, avec les sommités médicales du pays, pour examiner les titres d'un praticien étranger, qui se vantait de bien des guérisons, royales et autres, et qui s'ofïrait à soigner la maladie du Prince d'Orange. Du Laurens

» eiprits empefchent le cours libre de la vérité, qui néanmoins percera » auec le temps tous ces obflacles. Pour moi, ie décline en mon climacle- » rique vers ma fin, & ie n'eftime pas grandement ces minces copies que » nous voyons de nos yeux au monde, m'approchant de l'archétype & » vers celui qui efl la vérité mefme, en quoy font cachés tous les threfors >.* de la fcience & de la fapience. Car auffi bien le monde paffe, & fa » conuoitife; mais celui qui faifl la volonté de Dieu, demeure eternelle- » ment. A fa diuine protedion recommandant V. Alteffe, ie demeure, » Madame, Voftre tres-humble & tres-obeiffant ferviteur, André Colvius. » De Dordrecht, ce 12 de Jan. 1657. » (Leyde, Bibl. de l'Université, MS.) En rappelant le mal aux yeux de la princesse Elisabeth, Colvius répondait à un passage d'une lettre que celle-ci lui avait écrite, de Hei- delberg, ce i5/25 nov. i656, et que voici : « ...ayant manqué de vous » remercier, pour un mal de yeux qui m'a tenu prez de deux ans, & » m'oblige encore d'efpargner leur fervice auttant que ie l'ay prodige » autrefois. le me fers à prefent d'un ledeur, & perds une partie de mes » corefpondances en leur faveur. . . » (Ibidem.)

a. Tome V, pp. 80, 94, 107-108, 216 et 217-218 : lettres du 14 oct. 1647 au i3 janv. 1649.

b. Voir dans les Epijlolce Latince MS- de Constantin Huygens, Epijl. 32y (Amsterdam, Bibl. de VAcad. des Sciences), la note circulaire suivante :

« Nobiliflimos doftiflîmofque viros : Leidae, DD. Heinfmm, Golium,

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