opuscule de 1619[1]. Roth, il est vrai, était mort en 1617 ; et son principal ouvrage, dont le titre est mentionné par notre philosophe, date de 1604, Arithmetica philosophica. Descartes en eut sans doute connaissance par Faulhaber, qui était lui-même au plus fort de sa production scientifique. Quelques-unes des questions dont il s’occupait, se retrouvent dans des écrits de Descartes en ce temps-là : De solidorum elementis[2].
Mais, et ce serait là le point intéressant, Faulhaber était affilié aux Rose-Croix, et il dut en parler à Descartes, ou celui-ci dut s’en enquérir auprès de lui. Descartes s’en défendit, il est vrai, plus tard ; et Baillet, qui tient à le disculper entièrement à ce sujet, cite une phrase du Studium bonæ mentis, la seule phrase qui en ait été conservée[3], où le philosophe déclare qu’il ne savait rien de cette société secrète. « Rien du tout », traduit Baillet ; mais Descartes avait dit seulement « rien de certain », necdum… quidquam certi. Et il avait eu la curiosité, autrefois, de jeter au moins un coup d’œil sur les livres d’Alchimie, d’Astrologie et de Magie[4]. En outre, le peu qu’on sait des règles prescrites aux confrères de la Rose-Croix, s’accorde singulièrement avec certaines particularités de la vie de notre philosophe : exercice gratuit de la médecine, science occulte mise au service de l’humanité souffrante[5]. Enfin (ce n’est là, sans doute, qu’une coïncidence), son cachet, avec les deux initiales entrelacées R et C (René des Cartes), se trouvait être précisément le sceau de la Confrérie des Rose-Croix. Mais à Paris et en Hollande même, on lui eût fait un crime d’y être affilié, et nous comprenons qu’avec son habituelle prudence il ait repoussé loin de lui pareille imputation.
Est-ce en 1619 ou 1620, avant ou après cette réclusion