Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/197

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En la triſteſſe.

Quelquefois, au contraire, il eſt arrivé que le corps a eu faute de nourriture, & c’eſt ce qui doit avoir foit ſentir à l’ame ſa première triſteſſe, au moins celle qui n’a point été jointe à la haine. Cela meſme a foit auſſi que les orifices du cœur ſe ſont étrécis, à cauſe qu’ils ne reçoivent que peu de ſang, & qu’une aſſez notable partie de ce ſang eſt venue de la rate, à cauſe qu’elle eſt comme le dernier réſervoir qui ſert à en fournir au cœur lorſqu’il ne luy en vient pas aſſez d’ailleurs. C’eſt pourquoy les mouvemens des eſprits & des nerfs qui ſervent à étrécir ainſi les orifices du cœur & à y conduire du ſang de la rate accompagnent toujours la triſteſſe.

Art. 111.