Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/203

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plus ou moins le viſage, ſelon qu’il remplit plus ou moins les petites venes qui vont vers ſa ſuperficye.

Art. 115. Comment la joie foit rougir.

Ainſi la joie rend la couleur plus vive & plus vermeille, parce qu’en ouvrant les écluſes du cœur elle foit que le ſang coule plus vite en toutes les venes, & que, devenant plus chaud & plus ſubtil, il enfle médiocrement toutes les parties du viſage, ce qui en rend l’air plus riant & plus gai.

Art. 116. Comment la triſteſſe foit palir.

La triſteſſe, au contraire, en étréciſſant les orifices du cœur, foit que le ſang coule plus lentement dans les venes, & que, devenant