Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/242

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ce qui nous avilit & nous abaiſſe.

Art. 143. Des meſmes paſſions, en tant qu’elles ſe rapportent au déſir.

Et il faut exactement remarquer que ce que je viens de dire de ces quatre paſſions n’a lieu que lorſqu’elles ſont conſidérées préciſément en elles-meſmes, & qu’elles ne nous portent à aucune action. Car, en tant qu’elles excitent en nous le déſir, par l’entremiſe duquel elles règlent nos mœurs, il eſt certain que toutes celles dont la cauſe eſt fauſſe peuvent nuire, & qu’au contraire toutes celles dont la cauſe eſt juſte peuvent ſervir, & meſme que, lorſqu’elles ſont également mal fondées, la joie eſt ordinairement plus nuiſible que la triſteſſe, parce que celle-ci, donnant de la retenue &