Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/253

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imagination ; mais avec cela nous avons du plaiſir de les ſentir exciter en nous, & ce plaiſir eſt une joie intellectuelle qui peut auſſi bien naître de la triſteſſe que de toutes les autres paſſions.

Art. 148. Que l’exercice de la vertu eſt un ſouverain remède contre les paſſions.

Or, d’autant que ces émotions intérieures nous touchent de plus près & ont, par conſéquent, beaucoup plus de pouvoir ſur nous que les paſſions, dont elles diffèrent, qui ſe rencontrent avec elles, il eſt certain que, pourvu que noſtre ame ait toujours de quoy ſe contenter en ſon intérieur, tous les troubles qui viennent d’ailleurs n’ont aucun pouvoir de luy nuire ; mais plutoſt ils ſervent à augmenter ſa joie,