Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/331

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viter que leurs mauvais uſages ou leurs excès, contre leſquels les remèdes que j’ai expliquez pourraient ſuffire ſi chacun avoit aſſez de ſoyn de les pratiquer. Mais, parce que j’ai mis entre ces remèdes la préméditation & l’induſtrie par laquelle on peut corriger les défauts de ſon naturel, en s’exerçant à ſéparer en ſoy les mouvemens du ſang & des eſprits d’avec les penſées auxquelles ils ont coutume d’eſtre joints, j’avoue qu’il y a peu de perſonnes qui ſe ſoyent aſſez préparées en cette façon contre toutes ſortes de rencontres, & que ces mouvemens excitez dans le ſang par les objets des paſſions ſuivent d’abord ſi promptement des ſeules impreſſions qui ſe font dans le cerveau & de la diſpoſition des organes, encore que l’ame n’y contribue en aucune façon, qu’il n’y a point de ſageſſe humaine qui ſoyt capable de leur réſiſter lorſqu’