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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

l’avaient pas encore remarquée, s’empressèrent d’émietter ses romances sur leurs accords. Quelques gazettes, néanmoins, publièrent des comptes rendus. Il y en eut un de Sophie Gay dans la Revue Encyclopédique et un autre signé V., dans le Conservateur littéraire. Il était élogieux avec banalité. Il reprochait à Mme Valmore de ne penser à Dieu que dans trois ou quatre élégies touchantes sur la mort de son enfant. Et il concluait : « Ses vers passionnés vont au cœur ; qu’elle leur imprime un caractère religieux, ils iront à l’âme. »

Le conseil émanait de Victor Hugo, âgé alors de 18 ans… Et si faible que soit son tribut, il garde tout de même un charme à nos yeux, comme la caresse du soleil levant au blé qui lève, dans un petit champ.

Était-ce le succès ? Comment, à Bruxelles, savoir cela et profiter de l’occasion, la femme pour quitter le théâtre, et le mari pour y faire briller un talent méconnu ?

Cette double préoccupation détermina Marceline à résilier son engagement pour l’année 1819-1820. Et puis, elle allait être mère. Revenue à Paris, elle y mit au monde, le 2 janvier 1820, son fils Hippolyte, le seul de ses enfants qui devait lui survivre.

Ensuite commencèrent les travaux d’approche.