comme cancan de portière plutôt que comme parole d’évangile, le billet adressé à Sainte-Beuve, en 1838, par un dindon romantique, Ulric Guttinguer, billet sur lequel repose aujourd’hui tout un édifice de conjectures.
« Vous voilà donc, mon cher ami, dans les vers de Mme Valmore, bien jolis par doux éclairs, et, comme des éclairs, étincelants dans l’obscurité. Vous y rencontrerez le Loup de la Vallée[1] dont elle ne s’est pas encore réveillée, dit Mme Duchambge, et pour qui ont été exhalés tous ces beaux élans de passion désolée, qui la mettent tant au-dessus et au-dessous des autres femmes. »
J’appelle Guttinguer dindon, voici pourquoi :
Vers 1824, il avait demandé, pour des Mélanges poétiques qu’il allait faire paraître, une préface à Latouche. Celui-ci la lui donna, et en vers.
Elle se terminait ainsi :
Nos journaux vous font peur ? Eh ! qui va s’informer
Qu’un amateur de plus s’abandonne à rimer ?
… Plus de soins superflus,
Publiez-les, vos vers, et qu’on n’en parle plus !
Et l’autre, qui n’y entendait pas malice, inséra la préface que Latouche, cruel, recueillit, en 1833, dans ses Souvenirs et fantaisies de la Vallée aux loups.
Est-il inadmissible que Guttinguer se soit laissé
- ↑ Allusion au titre : Vallée aux loups, d’un volume publié en 1833 par H. de Latouche, qui habitait, à Aulnay, l’ancienne maison d’André Chénier.