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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Le 30 juillet, elle écrit à son amie intime, Pauline Duchambge : « Venir en Italie pour guérir un cœur blessé à mort d’…[1] c’est étrange et fatal. »

Et, à la même, le 20 septembre :

Et moi, sais-tu ce que je regrette de cette belle Rome ? La trace rêvée qu’il y a laissée de ses pas, de sa voix si jeune alors, si douce toujours, si éternellement puissante sur moi. Je ne demandais à Rome que cette illusion ; je ne l’aurai pas.


Une note maladroite ne nous donne pas le change, en rapportant cette confidence à un voyage que Valmore aurait fait en Italie, à l’âge de seize ans.

Non. Dès son arrivée en Italie, Marceline tombe sous l’empire du souvenir. C’est tout son passé qui surgit.

L’obsession est encore attestée par le Billet de femme qui figure, légèrement retouché, dans l’édition des Pauvres Fleurs, de 1839, et dont le brouillon est tracé sur le Carnet qui m’appartient. La pièce pourrait aussi bien se trouver dans le Recueil de 1819 : elle fait entendre un de ces cris de faiblesse et d’amour qui ont gardé Marceline de vieillir, qui l’en gardaient déjà en 1838, à cinquante-deux ans !

  1. Doit-on lire : Amour ? Le mot, sur la lettre, a été effacé.