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LA MÈRE

dans L’obligation de renouveler tout le vêtement de notre bon garçon.

Autre :

Tu sais que je suis le tailleur de ton fils, la couturière et parfois la modiste des trois femmes du logis.

Autre :

Coudre, écrire, courir, pleurer du cœur, me rappeler avec effroi que je ne remplis pas la moitié de ces exigences qui entrent de tous côtés dans ma vie, voilà comme je passe mes jours.

Autre :

Pour moi aussi, il y a des jours où je ne sais plus où je suis, car le seul travail de recevoir les oisifs ou les bienveillants qui viennent m’enlever à mon balai et à mes casserolles, est une torture intolérable.

Connaissant l’existence de Mme Valmore, on comprend mieux le regret qu’elle avait, qu’elle eut toujours, de demeurer haut. À chaque déménagement, elle fait entendre son touchant refrain, son vœu inexaucé.

Mes cinq ou vingt étages me paraissent des Pyrénées, moins les fleurs. Loger au second, première richesse des ambitions misérables ! m’est-il jamais interdit d’y prétendre ?

Le corps avait plus de part que l’esprit, dans ce rêve d’une femme toujours courant et pour qui la